Une année se termine...

Après douze mois de partage riche de sens

Faim de sens
3 min ⋅ 12/01/2025

Il y a un an, j’ai créé cette newsletter.
J’avais Faim de sens.
J’avais besoin d’écrire, de partager, de réfléchir à voix haute.
Je ne savais pas où j’allais, mais il fallait avancer pour que la route se dessine sous mes pas.

Je me suis perdue parfois, j’ai erré un peu.
Mais la route était bien là.
Alors, j’ai continué.

Préparer cette lettre chaque mois a été une source immense de plaisir.
La partager avec vous m’a apporté beaucoup de joie.
Et vos retours, si précieux, m’ont remplie de gratitude.

Je ne suis pas arrivée à une destination précise, mais je me sens riche de cette expérience, grâce à vous. J’aime à penser que vous aussi, vous avez trouvé quelque chose de précieux dans ce que j’ai transmis cette année.

Pour la suite, tout est encore en suspens.
Quelque chose se termine, c’est certain.
Mais quelque chose d’autre s’ouvre.

Avec toute ma gratitude,

Gabriella Tamas


Traits

Depuis des mois, je n’arrivais plus à peindre.
J’ai étudié la technique de l’aquarelle pendant des années. J’ai participé à divers stages, travaillé avec des artistes pour apprendre leur manière de faire, leur façon d’apprivoiser l’eau, le mouillé, comme on dit.
Je peux réaliser à présent des aquarelles d’un niveau technique satisfaisant. J’ai reçu des encouragements pour continuer, exposé mes œuvres, mais malgré tout… je n’arrivais plus à peindre.

J’avais perdu le goût de l’aquarelle.
J’avais perdu ma fluidité et ma transparence.
J’avais même perdu l’envie de tenir un pinceau.

Dans ces années contaminées par tant de haines, d’incompréhensions et de méfiances, le seul lien qui subsistait entre moi et la peinture était la calligraphie.
Noir et blanc.
Le kanji, déjà tracé.
Des gestes expliqués, une structure donnée.
L’ordre, précis : trait un, puis trait deux, puis trait trois.
Pas de complications, pas de planification.
Pas d’études ou d’esquisses.
Juste moi et mon souffle, mon énergie, transformés en un trait d’encre ébène sur du papier de riz translucide.

Et pourtant, j’enrageais.

Je fixais ces traits d’un noir profond sur le papier de riz, fruits de mes exercices. L’odeur des pins calcinés, émanant du bâtonnet d’encre, me piquait les narines. C’était sûrement pour ça que ma vue se brouillait. Mais même à travers les larmes, je voyais tout.

Je voyais les tremblements. Les hésitations. Le manque de confiance.

Je me voyais. Et j’enrageais.


Quelques mois plus tard, lors d’un stage de peinture, j’écoute l’introduction d’Emmanuelle.

“Nous peignons parce que quelque chose rode en nous, et nous tentons de lui donner forme sur le papier ou la toile” - dit-elle, animée, les mains agitées par une énergie solaire.
Ses mots trouvent mon cœur figé dans le noir et blanc, et commencent à le réchauffer.

“Nous expérimentons, reprend-elle, et, la plupart du temps, nous échouons à exprimer ce qui nous tourmente ou ce qui surgit. Mais, parfois, un moment survient où nous reconnaissons un fragment de ce qui nous habite dans ce que nous avons créé. Voilà ce qu’est un tableau. Ce n’est pas une prouesse technique, ni une composition parfaite. C’est un morceau de nos émotions, qui se manifestent dans la couleur, la forme, la construction, la tension ou la douceur."
Peut-être que cette œuvre ne parlera pas aux autres. Mais si elle nous parle à nous, c’est tout ce qui compte.”

Ses mots résonnent en moi, comme un écho vibrant.

"Mais oui, c’est exactement cela !"

Mes doutes, mes hésitations, ma fatigue… tout transperçait mes peintures. Et j’étais en colère de les reconnaître.
Je voulais les cacher.
Je voulais me cacher.
Mais je ne pouvais pas.
Même derrière un simple trait noir, tout était visible.

Rageant. 

Puis, petit à petit, la rage s’en est allée.
J’ai réussi à donner forme à la colère, à la poser sur le papier. Et sans que je m’en aperçoive, elle s’est dissipée. À sa place, est née une nouvelle émotion : la curiosité.

Quelque chose rode à l’intérieur, et maintenant, je suis curieuse de le voir naître. Une fois couché sur le papier, cela devient plus clair. Je commence à comprendre à quoi j’ai affaire.
Alors, j’écoute. Je regarde. Je laisse ma main travailler, sans trop intervenir. Je ne force rien. Pas encore, pas aujourd’hui. Je m’efforce simplement de m’intéresser. D’observer où tout cela me mène. Quelle forme la peinture prend. Quelle couleur semble manquer, ou laquelle semble de trop.

J’essaie différentes choses. Avec l’acrylique, tout est facile à corriger. J’explore. Et je ressens. Si cela ne me convient pas, je corrige.

C’est facile de peindre quelque chose de photographique. Les décisions sont déjà prises, les choix sont faits, le cadre est clair.
C’est bien plus difficile de peindre le monde intérieur. Du moins, pour moi.

Alors, je continue à chercher ma voie. Je cherche ma voix. Je ne l’ai pas encore trouvée, mais la seule chose que je peux faire, c’est continuer.
Continuer à peindre.

À écrire.

"Je marche pour savoir où je vais," avais-je écrit en janvier 2024.
Aujourd’hui, je réalise : j’écris pour savoir où j’en suis, et je peins pour découvrir mes couleurs.

Faim de sens

Faim de sens

Par Gabriella Tamas

Bonjour et bienvenue !

Je m’appelle Gabriella Tamas, je suis chercheuse de sens à travers la simplicité du quotidien et la nature, amoureuse de la vie, passionnée par l’accompagnement des êtres humains dans la transformation de leurs défis en opportunités pour grandir. À travers mon travail dans le domaine de l’alimentation, j’ai aidé des milliers de personnes à mieux nourrir à la fois leur corps et leur cœur. J’ai également formé des centaines de professionnels pour ouvrir une nouvelle voie dans l’accompagnement. Notre livre, Quand l'alimentation nous bouffe la vie, coécrit avec Chine Lanzmann (Eyrolles, 2019 et 2023), a permis à de nombreux lecteurs d’avancer sur leur chemin en toute autonomie. 

Multiculturelle dès l’enfance, ayant vécu dans différents pays et pratiqué différentes professions en changeant plusieurs fois de voie, je suis convaincue que notre diversité est notre plus grand bien commun, dont il faut prendre soin au niveau individuel et au niveau de la planète. Ma pratique est à l’image de mon expérience : unique, avec sa propre histoire et ses propres sensibilités, avec des démarches et des outils variés, qui peuvent être utilisés au choix suivant le contexte et les besoins qui se font sentir. 

Je souhaite ouvrir la voie pour une communauté qui partage ces valeurs humaines et j’œuvre pour une vision globale de l'humain et pour des prises en charge holistiques.

Mes sujets de prédilection :

- écologie et nature
- cuisine et alimentation individualisée
- pleine conscience et créativité
- haute sensibilité et multiculturalité
- lecture et écriture
- différences culturelles
- liens et ponts
- corps et âme
- curiosité et apprentissage
- voyage vers Soi
- burn out et transformation
- slow life et DIY

Et toute autre chose qui capte mon attention en chemin.

Si ce sont aussi des sujets importants pour vous, abonnez-vous à la newsletter et partageons autour de ces thématiques qui nous passionnent.

Si vous vous intéressez plus à mon travail, visiter pour les questions liées à la nourriture www.alimentation-integrative.fr et si vous vous intéressez à la thérapie et les formations pour les professionnels, suivez ce chemin : www.gabriellatamas.fr

Chaleureusement

Gabriella Tamas